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31 mai 2016 histoireetsociete.wordpress.com
L’Ukraine honore un nationaliste dont les troupes ont tué 50.000 juifs

Tandis qu’en France, Bernard Henri Levy et d’autres escrocs affiliés à la CIA vendent à la communauté juive une révolution ukrainienne à peu près aussi progressiste que celles qu’il a soutenu sur la planète, de l’Afghanistan à la Libye en passant par la Yougoslavie, en Israël il s’élève quelques voix venues de l’extrême-gauche à l’extrême-droite pour dénoncer l’antisémitisme et le négationnisme encouragé dans ces pays. Cet article du Times de Jérusalem en témoigne, mais il montre qu’il se trouve il est vrai des juifs ukrainiens qui, comme BHL et d’autres sont encore plus anticommunistes qu’antinazis et qui excusent cette réhabilitation au nom des atrocités commises par les juifs communistes contre les Ukrainiens, et qui reprennent la vieille antienne des judéos-bolchéviques (note de Danielle bleitrach).

L’Ukraine honore un nationaliste dont les troupes ont tué 50.000 Juifs. Le pays pour la première fois observe une minute de silence en mémoire de Simon Petlioura, un homme d’État de 1920 tué par un Juif.

Simon Petlioura, un homme d’Etat ukrainien des années 1920 responsable de l’assassinat de 50.000 compatriotes juifs (YouTube capture d’écran)

Au milieu d’un débat conflictuel en Ukraine sur les honneurs de l’Etat pour les nationalistes considérés comme responsables de pogroms antisémites, le pays pour la première fois a observé une minute de silence en mémoire de Simon Petlioura, un homme d’État des années 1920 responsable de l’assassinat de 50.000 compatriotes juifs.

La minute  de silence a été observée le 25 mai, pour le 90e anniversaire de l’assassinat de Petlioura à Paris. Les chaînes nationales de télévision ont interrompu leurs programmes et ont diffusé l’image d’une bougie allumée pendant 60 secondes, ont rapporté les Nouvelles de l’Agence fédérale de l’Ukraine .
Un tribunal français avait acquitté Sholom Schwartzbard, un Juif né en  Russie, qui l’a assassiné, après que le tribunal a jugé que Petlioura avait été impliqué dans ou connaissait les pogromes menés par les membres de sa milice pour l’indépendance ukrainienne par rapport à  la Russie dans les années 1917-1921. Quinze des parents de Schwartzbard avaient péri dans les pogromes.

Par ailleurs, le directeur de l’Institut ukrainien de la mémoire nationale, Vladimir Vyatrovich, a déclaré dans un communiqué lundi que Kiev va bientôt désigner pour porter le nom d’une rue deux autres nationalistes ukrainiens – Stepan Bandera et Roman Choukhevytch – qui sont largement considérés comme étant responsables de la violence meurtrière contre les Juifs. Une autre rue doit être désignée pour porter le nom Janusz Korczak, le nom de plume de Henryk Goldszmit, un enseignant juif polonais qui a été assassiné à Auschwitz.

Bandera et Choukhevytch ont collaboré avec les forces nazies qui occupaient ce qui est maintenant l’Ukraine et sont accusés d’avoir commandé des troupes qui ont tué des milliers de Juifs. Autrefois considérés par les autorités ukrainiennes comme indignes de servir de modèles nationaux en raison de leurs crimes de guerre contre les Juifs et les Polonais, Petlioura, Bandera et Choukhevytch sont désormais ouvertement honorés en Ukraine après la révolution menée par les nationalistes en 2014.

Eduard Dolinsky, directeur du Comité juif ukrainien, a condamné le projet visant à nommer les rues des noms de Bandera et Choukhevytch.

«Mes compatriotes doivent savoir que moi et tous les juifs ukrainiens –   les enfants, les femmes, les personnes âgées – considérons  Bandera et Choukhevytch comme les ennemis des Ukrainiens, »  a-t-il  écrit sur Facebook.

Dans le soulèvement  de 2014, les manifestants dans la rue ont fait tomber le gouvernement du président Viktor Ianoukovitch, qui était perçu comme un valet des russes corrompus. La révolution a déclenché une vague de sentiment nationaliste et avec elle on a assisté à des changements dans le nom des rues et des événements commémoratifs pour les trois hommes et leurs pairs à travers l’Ukraine, où ils sont honorés pour leur lutte contre la domination russe.

La question est source de division entre Juifs et non-Juifs en Ukraine, où 40 pour cent de la population sont des Russes ethniques, et où des milliers d’entre eux  sont morts depuis que  les séparatistes russes dans le Donbass ont déclenché un conflit en 2014 entre l’Ukraine et la Russie.

Efraim Zuroff, le directeur israélien du Centre Simon Wiesenthal, et certains dirigeants juifs ukrainiens ont protesté contre cette tendance ukrainienne, en la  qualifiant de blanchissement d’implication dans les meurtres antisémites commis par les Ukrainiens et les nazis.

Mais d’autres dirigeants juifs ukrainiens, dont Josef Zissels, président de l’organisation de Vaad des juifs ukrainiens, font valoir que la préoccupation sur ce sujet « conduit à la multiplication inutile de blâmes concernant le passé mais ne parvient pas à offrir une vision pour l’avenir » dans un pays où les Juifs jouissent de droits égaux et souffrent moins d’agressions antisémites que dans de nombreux autres Etats européens.

Lors d’un débat sur ce sujet la semaine dernière à Kiev, Zissels a dit qu’il doutait « que les livres juifs osent décrire ce que certains juifs ont fait aux Ukrainiens » de la manière  dont ils décrivent les atrocités ukrainiennes contre les Juifs. En Ukraine, beaucoup croient que les Juifs communistes ont une responsabilité en ce qui concerne  l’oppression soviétique.

Dolinsky a condamné la déclaration de Zissels, en disant qu’il crée une fausse équivalence morale et perpétue les stéréotypes antisémites contre les Juifs soviétiques, il a soutenu sur Facebook, que ceux qui avaient opprimé les Ukrainiens ne l’avaient pas fait en tant que Juifs, mais comme Soviétiques ainsi que des représentants de différentes ethnies, tandis que les nationalistes ukrainiens avaient bel et bien assassiné des juifs tout en brandissant la bannière nationaliste ukrainienne.

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